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Des ronds dans l'eau : recueil de nouvelles
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10 décembre 2012

Quatre nuances de gris

Ça y est, la mise en page est terminée ! Pour patienter en attendant la mise en ligne du recueil, voici une petite (bon, d'accord, une longue) interview des auteurs qui ont gentiment accepté de répondre à nos questions.

– Quand avez-vous commencé à écrire ?
Max Aurel : Il y a environ 5 ans, après le lycée, pendant les vacances d’été, juste avant l’entrée à la fac. Durant cette période, je suis devenu un peu solitaire et je me suis tourné vers l’écriture pour laisser libre cours à mon imagination. J’allais donc sur mes 20 ans, ce qui veut dire que je m’y suis mis plutôt tard, comparé à d’autres qui commencent dès leur plus jeune âge.
Éric Fesquet : Très tard, mais pas trop tard, j’espère ! J’ai commencé à écrire des histoires au début de l’année 2008. Je crois qu’à cette époque-là, je suis passé par pleins d’états différents. J’étais à la recherche de quelque chose, un passe-temps créatif. J’avais commencé par vouloir créer des blogs, puis j’ai voulu ensuite créer des personnages en 3D avec des logiciels, pour finalement me pencher sur l’écriture. Pour moi, qui passe du coq à l’âne en toutes occasions, je peux d’ores et déjà affirmer qu’avec une telle longévité, ce passe-temps-là était bien le bon.
J. M. Sire : Ç’a toujours été quelque chose de présent mais, depuis 2010, je m’y consacre vraiment plus sérieusement.
Earane : J’écris depuis que je suis ado. À l’époque, j’ai dû lire beaucoup de romans policiers pour les cours de français notamment (pour le plaisir aussi, d’ailleurs) et donc, je me suis lancée dans l’écriture de nouvelles policières à la façon d’Agatha Christie ou de Conan Doyle.
Peu à peu, j’ai tenté d’autres genres comme la fantasy mais sans grand succès. J’ai débuté l’écriture d’un roman mais je ne l’ai jamais terminé. En parallèle, j’ai essayé la poésie (j’en écris toujours à l’heure actuelle). Une fois que j’ai intégré le forum de CoCyclics, je me suis remise à l’écriture de nouvelles, puis de romans.

– Qu’aimez-vous lire ? Avez-vous des auteurs favoris ?
Max Aurel : J’aime lire de tout, avec cependant une préférence pour les genres de la SFFF. Surtout la fantasy, que j’ai dévorée étant gamin. Quand on me demande quels sont mes auteurs favoris ou ceux que je prends comme modèle, je suis toujours un peu embêté, mais je peux citer ceux qui m’ont marqué d’une manière ou d’une autre. Il y a ceux qui m’ont donné le goût de la lecture quand j’étais jeune : J.K. Rowling pour Harry Potter ; Bernard Werber pour Les Fourmis et Les Thanatonautes ; Philip Pullman pour À la croisée des mondes ; Terry Goodkind pour la première moitié de sa série L’Épée de vérité ; etc. Il y a aussi un certain nombre de grands auteurs que j’ai découverts pendant mes études de lettres : Céline pour Voyage au bout de la nuit ; Rousseau pour Les Confessions ; Kafka pour Le Château ; Nerval pour Sylvie ; Stendhal pour Le Rouge et le Noir ; etc. Et puis il y a les autres : Dan Simmons pour Hypérion ; Robin Hobb pour L’Assassin royal ; Robert Jordan pour La Roue du temps ; Umberto Eco pour Le Pendule de Foucault ; etc.
Éric Fesquet : Mon genre de prédilection est l’horreur teintée de fantastique. Un exemple tout trouvé pour moi, c’est Nuit d’été de Dan Simmons. En lisant un livre, j’aime ressentir le malaise, le genre d’indisposition qui vous pousse à vous retourner pour constater qu’il n’y a rien derrière vous. J’ai besoin d’y croire pour ressentir ça. C’est ce que je recherche, le frisson, et c’est ce que j’essaye de faire passer dans certaines de mes nouvelles.
J. M. Sire : Essentiellement de la science-fiction, mais pas uniquement. Mes auteurs préférés en SF ? La liste serait trop longue mais, dans le désordre, Jack Vance, Kim Stanley Robinson, Clifford D. Simak, A. E. van Vogt.
J’aime beaucoup également les biographies en rapport avec le monde de la musique (Just Kids de Patti Smith, Life de Keith Richards, ou Bob Dylan, une biographie de François Bon) et des ouvrages sur les mythes et l’histoire des religions (Mircea Eliade et Odon Vallet, notamment).
Earane : Je lis de tout, même si j’affectionne plus particulièrement les genres de l’imaginaire. Je peux lire des grands classiques comme des romans plus récents, de la romance comme des livres-documentaires. Je n’ai pas d’auteurs favoris en SFFF même si j’aime la scène montante française.

– Y a-t-il un/des écrivains qui font figure de modèles pour vous ?
Éric Fesquet : Sans hésitation, Stephen King. Je crois même me rappeler qu’à l’époque où j’ai vraiment commencé à lire, j’ai enchaîné tous ses livres avant de pouvoir passer à d’autres auteurs. La raison était simple, j’étais avant tout un amoureux du cinéma d’horreur. Et des films comme Shining, Simetière, Carrie et bien d’autres encore, m’ont poussé à lire exclusivement du King.
J. M. Sire : Jack Vance. Définitivement l’auteur qui m’a « converti » à la SF.
Pour ce qui est de l’écriture elle-même, c’est plutôt Demain les chiens de Clifford D. Simak et Les Chroniques martiennes de Ray Bradbury qui sont mes références. Ce sont des textes très « fondateurs » pour moi et qui ont certainement fixé ma façon d’écrire dans des formats courts (nouvelles et novellas).
Earane : Sans aucun doute. Qui ne rêverait pas d’avoir la carrière de David Eddings ou Robin Hobb ou encore J. K. Rowling. Concernant cette dernière, qu’on l’aime ou non, force est de constater que sa carrière a connu des remous et qu’il lui a fallu beaucoup de courage et de persévérance pour poursuivre dans cette voie, c’est donc un modèle en soi à ce niveau. Robin Hobb, dont l’imagination foisonne. Sans oublier les maîtres des genres SFFF comme Lovecraft, Jules Verne, Tolkien ou tant d’autres. Sans forcément avoir tout lu, bien entendu !

– Comment vous est venue l’idée de cette nouvelle ?
Max Aurel : En écoutant l’une des émissions scientifiques de « La Tête au carrée » sur France Inter. C’était il y a plusieurs années, et j’ai malheureusement oublié le thème aussi bien que l’élément déclencheur, mais je me souviens que le décor s’était imposé instantanément : canyon, précipice, désert, sable ocre… Idem pour le contexte « américain ». Pourquoi ? L’influence consciente et inconsciente de cette culture omniprésente, j’imagine, et le fait que la situation décrite dans la nouvelle correspond bien à l’image que l’on peut avoir de nos amis américains.
Éric Fesquet : Je pense que l’idée de cette nouvelle m’est venue directement de mon boulot. Je travaille pour une société de nettoyage, et l’un de mes principaux chantiers est un abattoir (où je travaille seul, du reste). Je suppose qu’un tel endroit, de plus à l’abandon, doit provoquer de nombreux sentiments, dont en premier lieu le malaise. Avec le temps, j’ai remarqué que toute personne venant dans un tel établissement sera immédiatement choquée par l’odeur, celle du sang étant particulièrement forte et désagréable.
J. M. Sire : En travaillant sur le concept de l’absurde qui me fascine et m’amuse beaucoup !
Earane : Je l’ai écrite initialement pour l’appel à textes d’un webzine auquel j’ai l’habitude d’envoyer des textes. Elle a été refusée mais je ne voulais pas la lâcher pour autant. Elle me tenait à cœur et j’avais envie de lui donner un second souffle. Je l’ai relue, retravaillée et resoumise. Cette fois, cela a fonctionné, pour mon plus grand plaisir.

– Y a-t-il des moments privilégiés pour l’écriture ? Comment travaillez-vous ?
Max Aurel : Pour être productif, j’ai besoin d’un état d’esprit serein et de moments assez longs propices à la concentration, durant lesquels je sais pouvoir être tranquille. Impossible, donc, pour moi, d’écrire quelques phrases en 15 minutes glanées ici ou là. Étant un enfant du numérique, je travaille sur ordinateur portable et traitement de texte. J’y trouve beaucoup d’avantages et les quelques inconvénients peuvent être palliés. Par exemple, comme il est plus difficile d’allumer l’ordinateur pour y noter une idée vagabonde que de crayonner une feuille volante, j’utilise un dictaphone (forme moderne du calepin). Cet appareil m’est devenu indispensable, en plus du support à la mémoire, pour conserver la trace des choses intéressantes ou des idées importantes qui peuvent surgir à tout moment de la journée.
Éric Fesquet : Le soir et exclusivement le soir… Le reste du temps, je n’ai pas le temps, ou alors pas la concentration nécessaire pour m’y plonger. En ce qui concerne ma façon d’écrire, je dirais qu’avant de commencer quoique ce soit, il y a tout d’abord une idée de départ, avec quelques fois un milieu, mais rarement une fin. Je dois me débrouiller avec ça. Parfois je m’en sors bien, et d’autres fois c’est tout le contraire.
J. M. Sire : C’est très aléatoire, j’enchaîne des périodes très productives et des périodes inactives. Et beaucoup d’énergie est absorbée par les relectures et les corrections. J’essaye généralement de mener plusieurs projets à la fois, une novella qui en gros me demande 6 à 8 mois de travail, et des projets annexes plus courts, comme par exemple la participation à ce projet. Je suis également présent sur CoCyclics depuis près d’un an, site collaboratif qui est un vrai support d’entraide pour le travail des textes SFFF.
Earane : C’est très aléatoire. Je peux être assez productive durant des semaines ou ne rien écrire du tout pendant des jours. Ҫa dépend de mon humeur, de mon planning, même si j’ai toujours un projet en cours et que je m’efforce d’écrire au moins quelques dizaines de mots tous les jours. Cela ne fonctionne pas toujours, hélas ! Cela dit, il est vrai que j’ai des périodes très prolifiques, comme l’après-midi ou en début de soirée. Dans la communauté internet, il existe de très chouettes initiatives, comme le NaNoWriMo ou encore les Nuits de l’écriture. Ce sont aussi des occasions pour moi d’écrire, que ce soit pour mon roman en cours ou des nouvelles.

– Avez-vous déjà écrit des textes d’autres genres ? des romans ? de la poésie ? Est-ce un travail très différent pour vous ?
Max Aurel : Je me suis essayé à la poésie pendant mes trois premières années d’écriture, puis j’ai arrêté en me rendant compte qu’il fallait choisir entre être poète ou écrivain. Ce sont deux choses différentes, même si elles sont liées. Écrivain, c’est plus simple. Pour le reste, je viens de terminer mon premier roman, premier tome d’une trilogie intitulée Mondes Hermétiques (de la fantasy qui se déroule dans l’univers de l’alchimie) actuellement en recherche d’éditeur. En ce moment, je travaille sur le tome 2. L’écriture d’un roman est un énorme travail et une entreprise de longue haleine – écrire une nouvelle ou un poème, en comparaison, passe pour une activité récréative !
Éric Fesquet : Il m’est arrivé d’écrire des histoires d’horreur autour d’un contexte historique (Tchernobyl, Seconde Guerre mondiale), mais aussi un peu de science-fiction, un peu de trash et un peu de réalité absurde ou noire. Pour les romans, je ne pense pas avoir suffisamment de patience et d’envie pour me lancer dans une telle entreprise. J’ai appris à aimer la nouvelle, et je pense que je ne suis pas encore prêt à lui faire des infidélités.
J. M. Sire : Oui, en science-fiction essentiellement, sur le thème des robots et des mouvances alternatives. Mais le thème de l’absurde me rapproche souvent de la littérature « blanche ».
Earane : Comme je l’ai dit plus haut, j’aime toucher à tout. J’écris des nouvelles et des romans dans les genres SFFF, mais il m’arrive aussi d’écrire du réalisme ou de l’érotisme. Quant à la poésie, c’est régulier et c’est quelque chose que j’aime beaucoup. Là encore, c’est affaire de sensations, de ressentis et ce n’est pas du tout le même travail que les nouvelles ou les romans. C’est plus introspectif encore que le reste. J’ai eu l’occasion de publier quelques poèmes en version papier et dans un webzine hors-série et c’est gratifiant car c’est finalement un genre qui reste relativement peu exploité et aimé.

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Commentaires
M
Pas mieux, c'est intéressant tout ça. Bonne continuation à tous.
E
Très chouette interview ! C'est agréable de lire les commentaires des "collègues" !
S
Merci pour ce questionnaire où l'on apprend beaucoup. Mes " collègues" auteurs ont assuré !
L
Super l'idée de l'interview !!
Des ronds dans l'eau : recueil de nouvelles
  • Ce blog est dédié aux progrès du projet d'ebook de trois étudiantes en master édition. Il s'agira d'un recueil d'une vingtaine de pages composé de quatre nouvelles sur le thème du décalage au travers de différents genres.
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